« Cette bonne dame qu’on a trop oubliée, et qui avait du talent »
Sand, George. Histoire de ma vie (1855). Paris : Calmann Lévy, 1876, p. 270.
« J'allais journellement me promener dans la campagne avec tout mon attirail d'Amour, un carquois sur l'épaule et mon arc à la main. Au château, ma mère et tous les voisins ses amis ne m'appelaient jamais que l'Amour; ce nom me resta ».
« …rôle dans lequel il faut tirer l'épée et se mettre en garde. Alors je quittai mon costume d'Amour, parce qu'on me fit faire un charmant habit d'homme que j'ai constamment porté jusqu'à mon départ de la Bourgogne. »
« Je déterminai ma mère à y venir avec nous, habillée aussi en paysanne, et le tout à l'insu de madame l'abbesse. Mademoiselle Beaufort, charmée de cette invention, nous fournit les habillements. (…) Nous partîmes furtivement à une heure après-midi. Nous allâmes à la ferme en charrette ; nous fûmes présentées aux mariés comme des paysannes ».
« Comme elle me demandait toujours un rôle de bergère, je fis une petite pastorale pour elle ; nous donnâmes tant de louanges à son jeu et à sa grâce, elle fut si persuadée qu'elle était ravissante dans ce costume, que je lui proposai de le garder toujours, et elle y consentit ».
« M. de Genlis me fit peindre dans ce costume de savetière tenant un panier plein d'oignons, on m'a peinte en effet avec cet habit je ne sais ce que ce portrait est devenu ».
« M. de Genlis (…) m'avait fait faire un joli petit habit à l'alsacienne, en écarlate et juste à la taille. Je le mis un matin, en faisant tresser mes longs cheveux sans poudre autour de ma tête, comme les Strasbourgeoises je mis par-dessus cette coiffure, pour la cacher, ce qu'on appelait alors une baigneuse, et par-dessus mon habit une robe négligée et un manteau de taffetas noir ».
« J'allais toute seule jouer du tympanon au moins trois heures, et au bout de trois semaines je jouais aussi bien que mon maître ».
« Je jouai de la harpe ; je chantai quelques airs du Devin du village. Rousseau me regardait toujours en souriant, avec cette sorte de plaisir qu'inspire un enfantillage bien naturel, et en nous quittant il promit de revenir le lendemain dîner avec nous. »