De nombreux hommes de lettres, tels Balzac, Daudet, Du Camp, Flaubert et Chateaubriand, fustigent une École trop proche du régime militaire, voire parfois aussi comparable à la prison. Tous confient leurs soutiens à une École qu’ils souhaitent émancipatrice, une École de la vie, et contestent fréquemment les maîtres autoritaires qu’ils ont fréquentés. L’École devient alors un miroir, reflet du monde, un monde scolaire souvent décrié, dans une contestation qui fustige l’univers scolaire du XIXe siècle. C’est la jeunesse romantique, puis postromantique, qui rejoue ainsi une sorte d’air révolutionnaire contre l’École, selon un mode transgressif qui s’autorise des chahuts, tapages parfois libérateurs des esprits.
Le roman éponyme Louis Lambert (1842) d’Honoré de Balzac dépeint une administration scolaire quasi carcérale au sein d’un collège oratorien où tombent les châtiments corporels quotidiens. L’intrigue, d’inspiration plus ou moins autobiographique, révèle un certain blâme de l’intelligence dénonçant ainsi l'antagonisme flagrant ente le talent et l’École. Cette image d’une École comparable au cachot rappelle certaines descriptions flaubertiennes. Le lecteur garde ainsi du collège présenté le tableau d’un espace punitif et rudoyant. Cela rappelle les souffrances scolaires de Flaubert qui se meurt d’ennui dans l’enceinte du collège.