L'écriture constitue une activité cognitive complexe qui mobilise de nombreuses connaissances.

Importance de l'écriture et sa relation avec la lecture

Les élèves ont besoin d'écrire beaucoup pour apprendre à écrire. L'écriture est une activité exigeante qui offre de nombreuses occasions d'apprentissage en classe.

On écrit pour diverses raisons : communiquer, influencer, divertir, exprimer des émotions, donner du sens aux expériences, mémoriser et apprendre.

La lecture est essentielle pour apprendre à écrire. La lecture fournit des modèles, des ressources et inspire des réactions qui se traduisent par l'écriture.

Processus d'écriture

L'écriture est une activité complexe qui mobilise de nombreux savoirs. Différents modèles de processus d'écriture ont été proposés par les chercheurs.

Le modèle de Hayes and Flower (1980) met l'accent sur les scripteurs experts et identifie trois composantes : l'environnement de la tâche, la mémoire à long terme et la planification.

Le modèle révisé (1981) propose trois types de plans d'actions : le plan pour faire avec buts et intentions, le plan pour organiser le contenu et le plan pour le traitement conceptuel et linguistique.

Le modèle de Baddeley (1992) souligne l'importance de la mémoire de travail et de la gestion des ressources attentionnelles pour éviter la surcharge cognitive.

Le modèle de Kellogg (1996) met en avant les relations entre les processus rédactionnels et la mémoire de travail, avec trois instances : la formulation, l'exécution et le contrôle.

Le modèle de McCutchen (1996) souligne le double rôle de la mémoire de travail (stockage et traitement des informations) et l'évolution de l'activité rédactionnelle avec le développement des compétences du scripteur.

Résoudre les problèmes d'écriture

Analyser la situation d'écriture est crucial pour résoudre les problèmes d'écriture. Comprendre les enjeux textuels et sémantiques, les règles explicites ou implicites du genre scolaire, et identifier les problèmes à résoudre en priorité sont essentiels.

La pédagogie de l'écrit doit être explicite alors que l'apprentissage de l'écrit est souvent implicite et laisse les élèves face à des incertitudes. Chaque situation d'écriture est un problème inédit à résoudre en respectant la consigne et ses contraintes.

Les textes d'auteurs offrent des modèles, mais leur hétérogénéité et leur spécificité peuvent être trompeuses. La complexité des registres d'écriture rend difficile la compréhension des caractéristiques d'un écrit normé. L'élève doit concilier l'artificialité de la consigne avec sa liberté créative.

Révisions et évaluation

La révision implique de relire et de modifier un texte pour l'améliorer. La lecture permet de comparer le texte produit au but initial et d'identifier les décalages.

La procédure CDO (Comparer, Diagnostiquer, Opérer) de Bereiter et Scardamalia (1983) : guide la révision en comparant le texte planifié au texte réalisé, en diagnostiquant les problèmes et en opérant les modifications nécessaires.

L'élève doit identifier, classer et comprendre les problèmes de son texte. La révision implique l'addition, la suppression, la substitution ou le déplacement d'éléments. Elle s'effectue pendant ou après l'écriture.

La capacité à se représenter le texte à écrire et ses problèmes rhétoriques développe des stratégies de révision efficaces.

Les compétences métacognitives sont essentielles. La confrontation du texte à des modèles de connaissances aide à comprendre et à analyser les stratégies à mobiliser.

Genèse des textes

La génétique textuelle étudie le processus d'élaboration d'un texte. Les traces de modifications fournissent des informations précieuses sur l'évolution des compétences du rédacteur et ses opérations mentales.

L'importance du brouillon est indéniable. Le brouillon est un objet d'apprentissage précieux qui montre l'évolution de l'écriture.

L'élève est à considérer en tant qu'auteur. Il est important de le reconnaître comme tel à part entière lorsqu'il s'engage dans une situation d'écriture.

L'observation et l'analyse des traces d'écriture permettent de comprendre la créativité scripturale et d'accompagner l'élève.

Orthographe, lexique et syntaxe

L'orthographe est fondamentale pour l'écriture. Sa maîtrise nécessite de longs apprentissages, de la mémorisation des règles de correspondances et des unités lexicales.

L'acquisition du lexique se fait par l'oral, les lectures et l'enseignement. L'étendue du vocabulaire est un facteur prédictif important de la réussite scolaire.

Le lexique s'acquiert en contexte d'emploi, par des relations paradigmatiques (synonymes, antonymes, hyperonymes) et syntagmatiques (combinaisons syntaxiques).

L'enseignement du vocabulaire doit être systématique et articulé avec la production écrite.

La grammaire scolaire permet de comprendre les relations entre les mots dans la phrase et de développer une distance réflexive par rapport à l'utilisation du langage.

Énonciation et genres discursifs

Le choix de l'énonciation (neutre, impliquée) dépend des intentions de communication et du genre littéraire.

L'écriture implique des actes de langage qui visent à agir sur le lecteur.

Comprendre les intentions rédactionnelles (raconter, décrire, argumenter, etc.) est essentiel pour s'engager dans l'écriture.

Les genres littéraires ont des caractéristiques spécifiques que l'élève doit progressivement maîtriser.

En définitive...

L'écriture est une activité complexe qui s'apprend et se développe tout au long de la scolarité.

L'élève doit distinguer l'écrit de l'oral, se construire une représentation mentale de son projet d'auteur et utiliser un vocabulaire précis pour guider le lecteur.

L'apprentissage de l'écriture passe par des situations authentiques de production, l'étayage de l'enseignant et la mobilisation de connaissances linguistiques et structurelles.

En résumé, ce propos met en lumière les multiples facettes de l'apprentissage de l'écriture et souligne l'importance de la pratique, de la réflexion et de la maîtrise des différents processus cognitifs, linguistiques et textuels.